Le Bunker de Soratte: exceptionnelle visite!

Visite guidée du bunker du Monte Soratte et déjeuner au soleil! Retour sur une formidable journée!

Dimanche 7 avril 2024. En arrivant par la via Flaminia et en prenant la route de Sant’Oreste, on découvre le Monte Soratte, un promontoire isolé de près de 700m d’altitude dominant toute la campagne romaine et la vallée du Tibre, une masse sombre qui se détache d’un ciel bleu intense. La localité de Sant’Oreste est perchée sur un contrefort adjacent à environ 400m d’altitude.

Le Monte Soratte, par ses caractéristiques (proximité à Rome, position stratégique, roche calcaire compacte) a été choisi par le gouvernement de l’époque pour la construction d’un bunker servant d’abri antiaérien pour les plus hautes charges de l’État.  Les travaux d’excavation de plus de 4km de galeries souterraines ont démarré en 1937 avec, il faut le souligner, un apport de main d’œuvre, plus de 1000 personnes, provenant du nord de l’Italie. C’est un ouvrage de génie militaire de très haut niveau par sa structure et ses installations, où tout était prévu pour assurer la sécurité maximum et un certain confort aux occupants de cette véritable ville souterraine.

C’est à l’entrée du bunker que les participants de la visite organisée par l’Union  se sont retrouvés vers 10h00 du matin. Le parcours de la galerie de communication « la stortina » qui épouse le contour du Monte Soratte et sur laquelle débouchent les galeries d’accès au bunker, invite à une première étape de cette promenade dans l’histoire, celle de la 2ème guerre mondiale. Ouvert en 1943, le bunker Soratte est devenu le siège du commandement suprême sud des forces allemandes d’occupation (septembre 1943). L’intense bombardement du Monte Soratte par les forces alliées (mai 1944) n’a entrainé que des dommages partiels aux galeries externes et préservé la vie de la plupart des soldats refugiés. De même, lors de l’abandon du bunker par le commandement allemand (juin 1944), les structures ont bien résisté au minage et à l’incendie.

Le parcours de la galerie de communication interne d’environ 1Km fait revivre une deuxième étape historique importante, celle de la guerre froide et de l’aménagement sous l’égide de l’OTAN d’un abri antiatomique au cœur du bunker pour garantir le gouvernement de la nation (1963-67).

Abandonné en 1993 et récupéré par la commune de Sant’Oreste en 2003, le site peut désormais être visité grâce aux guides locaux volontaires de la Libre Association Culturelle de Sant’Oreste fondée en 2010 et chargée des recherches et de la diffusion des informations.

Au nom des participants et de l’Union des Français, nous souhaitons adresser toutes nos félicitations à Damiano, notre guide local qui porte en lui toute l’histoire du bunker. Au long du parcours, sa compétence a illuminé les espaces sombres du bunker, ajoutant aussi quelques frissons de peur à ceux du froid des galeries ! On retiendra ses explications très techniques sur la structure du bunker, le rôle protecteur des galeries d’accès, l’approvisionnement en eau, la ventilation, les mesures de sécurité, autant d’éléments permettant de mieux comprendre la solidité du site et sa résistance aux attaques. Et parmi les histoires racontées par notre guide, la légende des lingots d’or cachés au bunker et jamais retrouvés (?), le poignant témoignage écrit de l’attaque des alliés sur le Monte Soratte et ce curieux personnage qui a contribué à protéger la population de Sant’Oreste de l’attaque des alliés.

Après plus de deux heures de la visite du bunker, c’était le retour à la lumière de ce beau dimanche printanier et le plaisir d’observer, de la terrasse du site, la campagne romaine et la localité voisine de Sant’Oreste. C’était aussi l’heure d’aller partager l’excellent repas préparé par le restaurant Francalancia (Castelnuovo di Porto).